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Atelier la Glaneuse

Teinture au tanin

Teinture au tanin...une teinture grand teint

 

guillaumelucie

 

IMG_4523

 

Instructions pour essayer chez vous

(pas d'outils exeptionnels, pas de précautions particulières)

Le Bogolan (nom africain de la teinture au tanin)

Le Bogolan est une technique de teinture au tanin qui permet de créer des motifs sur un textile. Elle est basée sur la réaction chimique ayant lieu entre des ions ferreux et ferriques et le tanin.

Le tanin est une substance contenue dans de nombreuse plantes, en concentration +/- grande selon les espèces et selon les parties de la plante.

Les plantes à tanin : les arbres à écorce, châtaigner, chêne, noyer, sumac, ronce...

Les textiles possibles : ceux fait à partir de matières naturelles, c'est à dire en coton, chanvre, lin, soie, laine...

Les étapes :

-en amont (15 jours), je prépare une soupe de clou :

Dans un récipient type bouteille en plastique, je met à macérer des petits objets en fer (clous par exemple) avec du vinaigre blanc. Au bout de quelques jours, la préparation commence à roussir : le fer migre dans le vina igre, et se transforme en ions ferreux (ou ferrique, je ne sais jamais et ne suis pas chimiste...)

-je prépare un bain de tanin :

Je fais chauffer ma matière première dans une grande casserole avec de l'eau pendant 1 heure : ronces coupées en morceaux, noix de galle réduites en poudre, brou de noix séché, feuilles de sumac en petits morceaux...

-je trempe mon tissu :

Après avoir filtré mon bain de tanin au travers d'un torchon, je trempe mon tissu en veillant à ce que tout soit bien imbibé. J'essore correctement, et je met à sécher. Je répète ces opérations si mon bain de tanin n'est pas très concentré (3 fois).

-je prépare ma « peinture » :

Je dilue de l'argile dans un peu d'eau, et complète la dilution avec ma soupe de clou, jusqu'à ce que la consistance soit à ma convenance. Attention, selon les tissus et le type de tissage, cette dilution idéale varie : il faut toujours réserver un bout du tissu à peindre pour faire des essais.

-je peins mon motif sur le tissu.

-Soit j'attends que la terre sèche avant de la gratter et de rincer, ou bien, sans attendre que la terre sèche je rince à grande eau (seaux de chantier).

-je retrempe une fois dans le bain de tanin, pour que la teinture se fixe bien.

 Fournisseurs de plantes :

-couleur garance (cf internet)

 

 

Proposition d'atelier (version longue)

(version africaine : BOGOLAN...mais beaucoup d'autres cultures, dont la notre, ont utilisé ce principe)

 

On va s'intéresser à un type de teinture particulièrement proche de la plante, sans trop d'étapes, et donc facile à mettre en œuvre : la teinture au tanin, et sa réaction avec le fer.

L'idée étant de pouvoir le refaire chez soi, puisque tous les éléments sont à portée de main, dans la cuisine, au fond du jardin ou dans les talus.

Toutes les idées ci-dessous peuvent être simplifiées, en fonction du temps disponible.

 

D'où viennent les fibres ?

Animal-végétal

-Je propose d'abord un balayage des matières à teindre, avec des échantillon à toucher et à décortiquer, et à reconnaitre : végétales (lin,chanvre,ortie…), et animal (laine de mouton à plusieurs étapes du travail de la fibre, soie, mohair...en fonction de ce que j'ai à l'atelier en ce moment).

On brûle les matières.

 

Les tanins, qu'est ce que c'est? Où on les trouvent ?

-Je présente rapidement les tanins, où on en trouve, et à quoi ça sert pour une plante (défense naturelle, contre les insectes par exemple-→on peut regarder une galle de chêne et voir comment l'arbre s'est défendu, ou contre la trop grande voracité des girafes pour les acacias, mais je n'ai pas de girafe à disposition). Comment nous, on s'en sert (tannage des peaux, encre, vin...et bien sûr teinture), quel goût ça a (non, on ne va pas boire du vin, mais peut-être une goutte de thé vert ? En fonction de l'aménagement...)

-Je présente rapidement l'autre côté du ring : le fer, qui doit être extrait sous forme de ions ferreux et ferriques, grâce à du vinaigre blanc, par simple trempage.

J'en ai déjà préparé une petite quantité, car l'extraction demande au moins deux semaines.

Mais on va mettre une préparation en route, pour voir comment on fait, et peut-etre si les gens apportent un récipient en verre, ils peuvent repartir avec un bain à laisser infuser.

 

On teste ce bain de fer sur des bois brut de différentes essences: ils "grise" immédiatement car ils contiennent des tanins.

 

-Premier atelier : on va extraire le tanin d'une feuille fraîche sur une feuille de papier canson, et constater que le tanin réagit avec le fer et devient gris clair, noir, marron fonçé, selon la plante.

On peut faire la même chose sur du tissu.

 

-Mais comment extraire de grande quantité de tanin, pour teindre un tissu entier par exemple ?

 

On découpe la plante en morceaux (ronce), on couvre d'eau, on fait chauffer 1h et on filtre.

Je ne suis pas sûre qu'on aura le temps ni les moyens pratiques de mettre un bain de teinture en route, car c'est mieux de le chauffer. Or je ne suis pas certaine d'avoir accès à l'électricité ni à un moyen de cuisson. Mais peut-etre on peut quand même s'amuser à en préparer un, que je mettrai à chauffer plus tard.

 

-on trempe un tissu dans le bain et on le met à sécher. J'aurai de mon côté déjà préparé un tissu (donc sec) qu'on pourra utilisé pour l'étape suivante. On trempe des petits carrés de tissu dans le bain de fer dilué pour vérifier que « oui, ça marche plutôt bien !!! »

 

-On va transformer le fer en « peinture » en le mélangeant à de l'argile. Ainsi, on peut teindre sur du tissu en y laissant des motifs.

Chacun s'occupe de son carré de tissu.

On voit la réaction chimique se faire au fur et à mesure…

On rince l'argile : le fer ayant bien réagit avec le tanin, le dessin reste…

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